Retour de Nantes en Bretagne : Rennes demande un référendum

Trois jours après celui de Nantes, le conseil municipal de Rennes a voté en faveur de l’organisation d’un référendum populaire pour trancher la question du rattachement de la Loire-Atlantique à la Région Bretagne. Seul l’Etat a le pouvoir d’engager une telle procédure.

Nantes et Rennes bientôt réunis dans la même Région ? C’est le rêve que caressent depuis très longtemps certains « militants », politiques, acteurs économiques, porteurs d’un projet identitaires qui plaident en faveur d’une reformation de la Bretagne dans sa version « historique » : pendant près d’un millénaire (850-1790), la bien nommée cité des Ducs a fait partie de cette entité territoriale progressivement intégrée au Royaume de France à partir du règne de François Ier, au XVIème siècle. La Révolution changea le destin et l’orientation de Nantes en lui créant un département à sa mesure intégré, deux siècles plus tard (1956) dans une nouvelle Région détachée de la Bretagne, les Pays de la Loire structurés autour d’Angers, Laval, Le Mans et La Roche-sur-Yon.

Nathalie Appéré s’abstient

65 ans plus tard, le passé breton de Nantes refait régulièrement surface et les tenants de ce projet de réunification, non dénué de très lourds enjeux institutionnels, n’ont jamais vraiment désarmés. Sous le mandat de François Hollande, la création des grandes Régions, avait opportunément relancé le débat, en vain puisque, sous la pression des élus rennais, Nantes avait été maintenu dans son giron territorial actuel.

En 2020, la maire Johanne Rolland, candidate à sa succession à la tête de la capitale ligérienne, avait inscrit dans son programme la promesse de solliciter auprès de l’Etat la tenue d’un référendum populaire pour trancher la question : l’élue prétendait alors prendre en compte l’ampleur de l’expression citoyenne qui s’était traduite par la collecte de 100 000 signatures sur une pétition présentée par l’association Bretagne Réunie. Le 5 février dernier, deux mois après avoir symboliquement hissé le drapeau breton sur la façade de l’Hôtel de Ville, la maire de Nantes a formulé un vœu en faveur de l’organisation d’une consultation, une demande votée par le conseil municipal.

Trois jours plus tard, son homologue rennais a fait la même chose : la question, introduite dans le débat à l’initiative de l’association « A la bretonne », a été rapportée par le groupe de la majorité EELV. Le texte, adopté par l’assemblée, n’ a pas recueilli le suffrage de la maire socialiste Nathalie Appéré qui s’est abstenue.

L’élu s’est dite « gênée par le périmètre du référendum sollicité par le vœu », estimant qu’une telle consultation devait être organisée à l’échelle des deux régions, parce que les Mayennais comme les Costarmoricains ont le droit d’avoir un avis sur la carte territoriale ».

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Journaliste de formation, j'occupe actuellement la fonction de rédacteur au sein du réseau des sites Internet de services aux entreprises du groupe Libbre. Je peux justifier d'une expérience de six ans dans la presse quotidienne angevine au sein de trois quotidiens : la Nouvelle République, Ouest-France puis le journal majoritaire en Maine-et-Loire : le Courrier de l'Ouest (2007-2009).

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