Rennes : un coup d’arrêt à la 5G ?

La maire de Rennes impose un moratoire de six mois afin d’évaluer les éventuels effets nocifs de cette technologie numérique surpuissante.


La roue tourne vite à Rennes. Il y a un an, l’opérateur Orange avait annoncé l’ouverture d’une phase de test de la 5G sur un « réseau expérimental » déployé au sein de la gare centrale bretonne. Lundi dernier, la maire de la Ville Nathalie Appéré a jeté un froid dans le camp de ceux qui voient dans cette innovation un levier de compétitivité supplémentaire pour accélérer, au propre comme au figuré, la stratégie de croissance du territoire. L’élue a annoncé son intention d’imposer une période transitoire de six mois avant de déployer la 5G et de pouvoir l’utiliser, le temps d’en évaluer l’éventuelle nocivité à travers la réalisation d’études d’impact et l’organisation de concertation citoyennes.
Pour justifier cette décision, Nathalie Appéré invoque le » droit des rennais d’être informés » et juge nécessaire de « sortir par la haut d’un débat dont le contenu tend parfois à s’hystériser », référence directe à la déclaration du président de la République Emmanuel Macron qui avait qualifié d’ « amish » les opposants à la 5G.

Dans le milieu économique local, où le poids du secteur dédié aux technologies numériques représente 4 500 entreprises et près de 40 000 emplois directs, le coup de frein de la municipalité a suscité la colère et l’interrogation. Interrogé par Europe 1, le fondateur de Digitaleo Jocelyn Denis a affirmé que l’arrivée de la 5G s’inscrit « dans une compétition mondiale, et que la décision de « dire stop à son développement » ne peut pas être « prise à l’échelon local ». Et d’ironiser dans un tweet que compte tenu de la spécialisation de son environnement économique, servi par de nombreux acteurs positionnés dans le high tech, le refus de Rennes d’expérimenter ce réseau mobile équivaudrait à « interdire le champagne à Reims, et ferme le port maritime au Havre ! »
Un avis partagé le directeur d’Orange pour le Grand Ouest Pierre Jacobs pour qui l’introduction et l’autorisation de la 5G relèvent de la compétence de l’Etat et non des maires. Ce à quoi l’édile rennaise a rétorqué que l’installation d’antennes « sur du patrimoine municipal nécessitera l’aval des autorités locales » .

Quid du calendrier ? Pour l’heure, la 5G va rester au point mort sur l’ensemble du territoire. La municipalité se donne donc jusqu’au printemps pour auditionner des experts à travers une commission spéciale qui émettra un avis.

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Journaliste de formation, j'occupe actuellement la fonction de rédacteur au sein du réseau des sites Internet de services aux entreprises du groupe Libbre. Je peux justifier d'une expérience de six ans dans la presse quotidienne angevine au sein de trois quotidiens : la Nouvelle République, Ouest-France puis le journal majoritaire en Maine-et-Loire : le Courrier de l'Ouest (2007-2009).

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