Près de Rennes, le patron viré du jour au lendemain

Son limogeage express par de nouveaux actionnaires américains a déclenché une vague de soutien inédite parmi les 130 salariés du laboratoire de la Mer, une entreprise spécialisée dans les produits de santé.

Le libéralisme à l’américaine, digne d’un western hollywoodien, moins la paire de colts et sans l’entrée fracassante au saloon. Quoique…Lundi dernier, Olivier Bertaud, président du Laboratoire de la Mer, implanté à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), s’est fait débarquer en un claquement de doigts par les actionnaires du groupe américain Perrigo qui avait pris le contrôle de l’entreprise en 2012.

Durant trois ans, les nouveaux investisseurs, tirant les ficelles depuis l’autre côté de l’Atlantique, ont maintenu le statu quo. Mais, lundi dernier, le vent a brutalement tourné et la stratégie viré de bord. Ce jour-là, pour la première fois, ils ont fait irruption en Bretagne et leur passage s’est fait sentir dans les couloirs, à la vitesse d’une bourrasque : « Lorsque les actionnaires sont arrivés à 8 h 30, ils m’ont demandé de partir tout de suite, de quitter la ville et de partir loin. On m’a juste autorisé à repasser vendredi récupérer quelques affaires » explique Olivier Bertaud à Ouest France. Il ajoute qu’à peine après avoir « quitté les lieux, douze personnes du groupe américain les avaient investis », comme des « mercenaires », terme employé par ce jeune dirigeant qui avait fait prospérer sa société ces dernières années. Mardi, les salariés se sont mis en grève pour soutenir leur patron  dont le triste sort préfigure, à leur yeux, un plan de restructuration qui finira par les frapper à leur tour : « Ils l’ont viré en cinq minutes, et, pour nous, ça leur prendra combien de temps ?» s’inquiétait une salariée, interviewée par France 2.
« Je ne m’y attendais pas du tout » affirme encore Olivier Bertaud à Ouest France. Intégré dans le groupe Perrigo, le laboratoire de la Mer n’a « plus besoin de président » s’est-il entendu dire avant de plier bagages

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