Les bretons soulagés par le report de l’écotaxe

Les opérations coups de poing menés par les agriculteurs et transporteurs bretons contre l’écotaxe ont fini par payer : le gouvernement vient de suspendre le dispositif au niveau national.

Ce midi, le gouvernement a annoncé la suspension de l’écotaxe, ce nouvel impôt appliqué sur les poids lourds de plus de trois tonnes circulant en France. Cette décision n’est pas une réelle surprise tant la tension était à son comble depuis plusieurs jours avec les transporteurs bretons déjà secoués par l’effondrement d’une partie de la filière agroalimentaire locale.

L’idée d’une écotaxe à plusieurs vitesses, avec une exonération exceptionnelle de 50% pour la Bretagne, n’a finalement pas été retenue, l’estimant insuffisante pour faire retomber la pression anti-fiscale qui fait rage. La FNSEA, par la voix de son premier secrétaire Xavier Beulin, avait d’ailleurs demandé dimanche dernier le retrait pur et simple du dispositif, jugé contraire à la compétitivité des entreprises et inopportun en ces temps de ras-le bol fiscal généralisé.

Crise dans l’agroalimentaire breton

Voté sous l’ère Sarkozy, le projet d’écotaxe, né du Grenelle de l’Environnement de 2008, s’est matérialisé par l’installation de 150 portiques le long des routes françaises pour contrôler la conformité des camions contraints de s’équiper de boîtiers GPS spécifiques (cout d’investissement : 650 millions d’euros pour une recette espérée de 1,2 milliard). Le montant de ce nouvel impôt devait dépendre de la distance parcourue mais aussi de la capacité polluante du camion, paramètre évidemment lié à son ancienneté et à son poids.
« Le courage, ce n’est pas l’obstination. Le courage, c’est d’écouter et de comprendre, et de rechercher la solution pour éviter l’engrenage de la violence » a souligné ce midi le premier ministre Jean-Marc Ayrault pour justifier le report sine die et sur tout le territoire, de l’écotaxe, un dispositif qu’il faudra toutefois « mettre en œuvre car il est nécessaire » at-il ajouté.

Rappelons que la colère bretonne fait suite à une importante série noire dans son industrie agroalimentaire qui s’est traduite par l’annonce de la fermeture des abattoirs Gad (Finistère) moins d’un an après la liquidation du pôle frais du volailler Doux.

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