Jean-Marc Hubert, responsable du magasin Lidl de Lamballe (22), s’est mis en grève le 15 avril 2011 pour dénoncer le stress régnant dans son entreprise. Il est depuis en arrêt pour 15 jours.
Ce n’est pas commun. Mais vendredi 15 avril 2011, le responsable du magasin Lidl de Lamballe s’est mis en grève, une pancarte tape-à-l’oeil autour du cou, sur le parking de l’enseigne. Pancarte dénonçant la « charge de travail inhumaine » demandée à ses employés et à lui-même par la direction de Lidl.
Chiffres à l’appui : « Depuis deux ans et demi que de nouvelles normes commerciales sont mises en vigueur, cela a des conséquences sur le travail des salariés et occasionne du stress. Dans cette organisation, les employés doivent pouvoir tout faire : le ménage, la caisse, en passant par la mise en rayon avec des objectifs très élevés. Un certain nombre souffre de Troubles Musculo-Squelettiques (TMS). En Bretagne, sur 810 employés, ouvriers ou agents de maîtrise, dix ont été licenciés pour inaptitude en 2010. »
2. 15 jours d’arrêt
Un excès de polyvalence exigé, des objectifs à atteindre très élevés, des « incompétent » ou « mal organisé » fusant de la hiérarchie à chaque souci exprimé… Bref, ce n’est pas la joie pour le chef – à plein temps – et ses huit salariés, à temps partiel qui plus est. Et s’il n’a « rien contre les dirigeants », M. Hubert ne peut que regretter le fait qu’ils « n’ont pas appréhendé le côté humain […] comme si, dans leur esprit, TMS, accidents de travail et hernies discales faisaient partie du contrat de travail ! »
Ne se contentant pas de regretter, il en appelle désormais aux législateurs « pour modifier la loi sur les licenciements pour inaptitude, pour les rendre plus difficiles » et « aider les entreprises à reclasser de temps en temps ». En attendant, le lendemain de sa grève, son médecin lui a prescrit 15 jours d’arrêt de travail (source : Le Télégramme).