La Ville de Rennes n’exclut pas d’appliquer les mesures prévues par la loi Alur pour limiter la hausse des loyers. Leur évolution y est pourtant modérée par rapport à d’autres métropoles.
Vendredi dernier, le premier ministre Manuel a quasiment enterré le dispositif Duflot prévoyant un encadrement des loyers dans les zones en tension situées dans les grandes métropoles. Initialement, la mesure devait s’appliquer sur tous le territoire. Mais, au final, elle ne sera mise en place qu’à Paris. Très vite, plusieurs maires de gauche se sont rebiffées, Martine Aubry en tête qui a réclamé une dérogation pour pouvoir appliquer cette règle dans sa ville de Lille. Le maire de Grenoble lui a emboîté le pas. Qu’en sera-t-il à Rennes ?
La Municipalité « restera attentive aux possibilités qui pourraient être offertes par les nouveaux textes législatifs » ont laconiquement souligné les services de la maire Nathalie Appéré, ajoutant toutefois que « Rennes n’est pas vraiment concerné, moins que Lille où les loyers ont beaucoup progressé ces dernières années ». Entre 2006 et 2013, les loyers pratiqués dans la capitale nordiste ont augmenté de près de 3%, contre 1% à Rennes.
Des loyers toujours élevés
Aujourd’hui, les montants ne sont pas si éloignés : dans la métropole bretonne, le m² (en appartement) se négocie aux alentours de 11,33 € en moyenne (18,10 € en fourchette haute), contre 12,88 € à Lille (18,10 € en fourchette haute).
La Ville de Rennes souligne dans un communiqué que « l’ensemble des dispositions du texte seront étudiées par les services ». Mais les écologistes, inclus dans la majorité municipale, se disent prêts à monter au créneau si rien n’est fait pour prévenir une nouvelle hausse des loyers : EELV salue « les efforts de construction déployés ces dernières années et la politique volontariste de logement social » qui ont permis de rendre le marché plus favorable, mais pointe aussi des loyers « toujours élevés qui pourraient augmenter de nouveau à l’avenir ».