Crise de l’agroalimentaire : un vent de révolte en Bretagne

Pivot de l’économie bretonne depuis cinquante ans, l’industrie agroalimentaire traverse une crise sans précédent dans la région. Par milliers, les suppressions d’emploi chez Gad et Doux illustrent cette déconfiture.

Ils pointent le manque d’anticipation de leurs dirigeants, coupables à leurs yeux de ne pas avoir su adapter leur entreprises à l’évolution du marché. Ils dénoncent aussi, et surtout, l’inertie des élus solidaires d’une politique européenne qui leur coupe les vivres et ne les protège pas de la concurrence étrangère.

450 emplois supprimés par Marine Harvest

Lundi, des centaines de salariés de l’agroalimentaire ont mené des opérations coup de poing lundi en plusieurs points stratégiques du département du Finistère, dont l’aéroport de Brest et le pont de Morlaix. Cette manifestation fait suite à la décision prise, deux jours auparavant, par le tribunal de Rennes, de valider la suppression de 900 postes au sein de l’abattoir Gad (Lampaul-Guimiliau).

Ce nouveau coup de massue finit de saper un secteur déjà très fortement secoué en 2012 par la liquidation du pôle frais du volailler Doux qui s’est soldé par la destruction de 1 000 emplois. Et 2014 s’annonce tout aussi dure  avec les fermetures des usines de Poullaouen (Finistère) et Châteaugiron (Ille-et-Vilaine) gérées par le spécialiste norvégien de la transformation du saumon Marine Harvest (450 postes sur la sellette), et la baisse d’activité de l’usine Tilly-Salco à Guerlesquin confrontée à une baisse des subventions européennes sur l’export de poulet.

Réunion de crise à Paris

Bref c’est la débandade et les salariés, rassemblés en un front uni, entendent poursuivre leur mobilisation ce mercredi tandis qu’une réunion de crise se tient à Matignon en présence des six ministres concernés.

Les professionnels de l’association Produit en Bretagne ont déclenché, ce matin, leurs sirènes incendie pour marquer les esprits et signifier la situation d’urgence dans laquelle se trouve l’industrie agroalimentaire et les producteurs qui en dépendent.

Pour l’Association nationale des entreprises agroalimentaires, il est vital de « restaurer la rentabilité des entreprises car quand une partie de l’écosystème est fragilisé, ça l’impacte forcément dans son ensemble. Sans compter qu’actuellement, la trésorerie des entreprises, notamment celles qui travaillent dans la transformation de la viande, est aussi tendue qu’au pire de la crise de 2008 ».

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