A Rennes, l’essai thérapeutique vire au drame

Au moins cinq personnes ont été hospitalisées à Rennes à la suite d’une expérience thérapeutique qui portait sur le test d’un médicament anti-douleur. L’un des patients intoxiqués est annoncé en état de mort cérébrale.

Ce matin, la société rennaise Biotral, un laboratoire privé, a mené une série d’essais thérapeutiques sur une dizaine de patients « sains », tous volontaires pour tester un nouvel antalgique dans le cadre d’une procédure dite de phase 1 qui vise à analyser « l’évolution d’une molécule dans l’organisme humain, son profil pharmacologique et évaluer son degré de toxicité ».

Marisol Touraine à Rennes

L’expérience a, semble-t-il, mal tourné pour six patients (tous des hommes, âgés de 28 à 49 ans) hospitalisés d’urgence au CHU de Rennes. L’un des « cobayes » a même atteint le stade de « mort cérébrale ». Pour les autres, les conséquences de l’accident auraient été moins violentes, même si, à cette heure, auncun diagnostic précis n’a été rendu public  : «Ils  sont dans état grave mais leur pronostic vital n’est pas engagé», aurait confié une source du ministère de la Santé au journal Libération. Une autre version, judicaire celle-là, relayée par Le Monde, fait état de « trouble neurologiques particulièrement préoccupants ».
Dans un communiqué, le ministère de la santé souligne que le laboratoire à l’origine de cette expérience « a informé l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé [ANSM] de l’interruption de l’essai et procède actuellement au rappel de tous les volontaires y ayant participé ».

Le mode d’administration du médicament incriminé se faisait par voie orale. Contrairement à certaines informations diffusées ce matin, aucune de ses substances actives ne contiendraient de cannabis. 90 personnes au total auraient participé au test et, depuis le 7 janvier, absorbé des doses variables de cette molécule.

Le Parquet de Paris a annoncé l’ouverture d’une enquête en flagrance confiée à la direction interrégionale de la police judiciaire (DIPJ) de Rennes et à l’Oclaest, un service de gendarmerie spécialisé dans les affaires de santé (Oclaest).
Le ministre Marisol Touraine se trouve cet après-midi au CHU de Rennes.

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