Rennes : les masseuses étaient-elles des prostituées ?

La gérante d’un salon de rennais, qui pratiquait des massages sensuels, est soupçonnée de proxénétisme aggravé.

Mini coup de filet dans le milieu du massage : lundi, une femme de 70 ans a été interpellée à son domicile et présentée dès le lendemain au Parquet. Il s’agit de la patronne d’un salon implanté dans le quartier Villejean, non loin du campus universitaire Rennes 2. Cette affaire découle d’une enquête du même type menée simultanément en Loire-Atlantique par la gendarmerie nationale qui soupçonne de proxénétisme un autre institut de la Chapelle sur Erdre. Des liens de parenté existent, d’ailleurs, entre les protagonistes : la septuagénaire bretonne est la mère d’un des deux co-gérants du salon nantais, également interpellé lundi à son domicile en Vendée.

Massages californiens

Que se passaient-ils dans ces deux établissements ? Rien d’illégal à première vue. Leurs sites internet respectifs spécifient bien que les prestations proposées, naturistes pour la plupart, n’ont aucune vertu thérapeutique et visent simplement à détendre la clientèle (et l’atmosphère par la même occasion) au moyen de « caresses et d’effleurements ». A Rennes, le terme « modelage » est même employé dans un souci d’exactitude.
Mais, fin 2015, cette belle harmonie était remise en cause par une enquête menée par la brigade de Recherche qui s’interrogeait sur le rôle exacte des masseuses en service dans chacune des deux agences. Au-delà, c’est la nature même des missions qui leur étaient assignées par leurs supérieurs hiérarchiques, qui posent question. Recrutées sur petites annonces, formées sur le tas, ces jeunes femmes devaient répondre à un critère d’âge, fixé dans la tranche des 20-28 ans.

Les prestations proposées recouvraient ensuite des concepts à peine suggestifs : massages californiens et tantriques de 50 à 90 minutes pratiqués sur table ou sur tatami, voire en spa selon les formules.
« Les clients ne s’y trompaient pas. Ce qu’ils venaient chercher, c’est du plaisir sexuel », indique une source proche de l’enquête, citée par Ouest France. Prostitution déguisée ? Proxénétisme dissimulé dans un cadre réservé au bien-être du corps ?
Une thèse que réfutent les gérants : selon eux, les massages prodigués étaient « sensuels » et non pas « sexuels ».

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Journaliste de formation, j'occupe actuellement la fonction de rédacteur au sein du réseau des sites Internet de services aux entreprises du groupe Libbre. Je peux justifier d'une expérience de six ans dans la presse quotidienne angevine au sein de trois quotidiens : la Nouvelle République, Ouest-France puis le journal majoritaire en Maine-et-Loire : le Courrier de l'Ouest (2007-2009).

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