L’ex-président de Lactalis nommé à la tête de Doux

Nouveau changement à la tête du volailler Doux, placé en redressement judiciaire le 1er juin dernier. Michel Léonard, ex-président du directoire du groupe laitier Lactalis, a été nommé directeur général du groupe au moment où la pérennité des emplois est menacée dans les usines dépendant de la marque bretonne.

Placé en redressement judiciaire il y a trois semaines, Doux, leader mondial de la volaille, est toujours en quête d’argent frais pour renflouer sa trésorerie plombée par une dette estimée à plus de 400 millions d’euros.

Activité au ralenti dans les usines

Pour renforcer la crédibilité de l’entreprise auprès des banques, définir une nouvelle voie stratégique et rassurer salariés et producteurs, l’équipe dirigeante a décidé de s’’adjoindre les services de Michel Léonard, ex-président du directoire du groupe laitier Lactalis, parti à la retraite en 2009.

Il prend le poste de directeur général délégué en lieu et place de Jean-Charles Doux, fils du PD-G Charles Doux, qui avait fait l’intérim suite au licenciement de Guy Odri.

Ce renfort intervient au moment où la situation sociale commence à se tendre chez les producteurs et dans les usines dépendant de la marque bretonne « Père Dodu » : en fin de semaine dernière, la FNSEA avait notamment tiré la sonnet d’alarme sur le risque de famine pesant sur les volailles élevées dans la Région Centre, privées de l’approvisionnement d’une usine du Cher.

Les fournisseurs, inquiets de la situation financière de Doux, hésitent à ravitailler leurs clients et, ici ou là, emballage ou épices commencent à manquer

La situation se tend aussi sur site Père Dodu Quimper où des ateliers avaient dû s’arrêter début juin, contraignant les salariés à prendre des congés forcés.

Négociation avec les banques

Pour limiter les retards de paiement et permettre à la machine de tourner, Doux doit trouver de l’argent frais : 35 millions d’euros, mais une première négociation a échoué à la mi- juin avec la banque Barclays : « En contrepartie de son apport, Barclays s’appropriait notre société. Mais elle n’apportait aucune garantie sur le maintien des emplois et des relations avec nos éleveurs. L’absence d’un démantèlement n’était également pas assuré […]. Doux ne vit que par sa marque. Si celle-ci disparaît, l’affaire est morte »  a alors justifié Charles Doux.

Et d’ajouter : « Notre objectif est de faire en sorte de défendre l’emploi, qu’on ne démantèle pas l’entreprise et qu’on maintienne notre activité à l’exportation et sur le marché intérieur […]. Notre priorité, c’est de livrer nos clients et gérer notre business. Mais il y aura inévitablement des ajustements ».
Barclays détiendrait jusqu’à 144 millions d’euros de créances sur le groupe.

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