L’aéroport de Rennes victime du « flygskam » ?

Ce terme suédois désigne la honte ressentie par les voyageurs qui prennent l’avion en dépit de l’impact environnemental généré par ce mode de déplacement : si ce contexte général a pu jouer, la baisse de fréquentation enregistrée par l’aéroport rennais s’explique plus rationnellement.


852 000 passagers ont décollé l’an dernier de l’aéroport Rennes-Bretagne : ce chiffre traduit un recul de -0,6% par rapport à 2018, un résultat qui marque un gros coup d’arrêt pour l’équipement géré par la Chambre de commerce et d’industrie d’Ille-et-Vilaine et Vinci Airports, un concessionnaire français également présent à Nantes et Lyon.
Comment analyser cette baisse de trafic alors que la croissance du site semblait devoir s’inscrire dans la durée grâce au boom du marché low cost ?

Pour le directeur de l’aéroport Gilles Tellier, le ralentissement observé en 2019 résulte de logiques de marché aisément mesurables, auxquels s’est ajouté, de manière beaucoup plus insidieuse, un contexte global de défiance à l’égard de ce mode de transport, pointé pour son lourd impact sur l’environnement. Un phénomène qu’il est, de fait, difficile de quantifier.

Beaucoup plus lisibles et analysables sont les conséquences des difficultés économiques et sociales rencontrées par la compagnie Air France et sa filiale Hop ! Ces turbulences nationales ont eu des répercussions à Rennes où des lignes directes vers Bruxelles (Belgique) et Strasbourg ont été supprimées. Autre conséquence : la réduction du nombre de départs vers Marseille qui prend sa part dans la baisse des réservations au départ de l’aéroport breton.

Francfort bientôt connecté à Rennes

En réponse à ceux qui critiquent la frilosité des actionnaires et l’absence d’une véritable politique de développement, Gilles Tellier soutient que l’aéroport présente une offre importante, portée par une douzaine de compagnies, dont les espagnoles Vueling et Volotea et la britannique ’EasyJet, toutes positionnées sur le marché du voyage à bas coût.
L’opérateur londonien, qui dessert déjà Lyon et Nice depuis l’Ille et Vilaine, ainsi que Genève, via sa filiale suisse, s’apprête à lancer (au 31 mars 2020) des liaisons vers Toulouse. A la même date, l’allemand Lufthansa viendra étoffer l’offre de l’aéroport rennais d’où il assura trois vols hebdomadaires vers l’un des plus grands hubs européens, à Francfort (70,5 millions de passagers).
Cettz année, les trajets vers l’Angleterre (Southampton et Londres Southend) seront maintenus avec Flybe. Madrid reste également au programme par l’intermédiaire d’Iberia Express.
Le site breton propose est connecté sur plusieurs circuits saisonniers : Cork et Dublin en Irlande (Stobart Air), Ajaccio, Bastia, Calvi et Figari en Corse (Air France et Hop !). Des vols vers la Grèce: ( Corfou-I. Kapodístrias) , la Sicile (Palerme Falcone-Borsellino) et les Baléares (Palma de Majorque) sont oprérés par TUI fly Belgium.

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Journaliste de formation, j'occupe actuellement la fonction de rédacteur au sein du réseau des sites Internet de services aux entreprises du groupe Libbre. Je peux justifier d'une expérience de six ans dans la presse quotidienne angevine au sein de trois quotidiens : la Nouvelle République, Ouest-France puis le journal majoritaire en Maine-et-Loire : le Courrier de l'Ouest (2007-2009).

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