L’aéroport de Rennes bientôt déconnecté de Paris ?

L’Etat souhaite supprimer les vols courts sur le territoire national afin de privilégier le train. Une mesure motivée par des considération environnementales mais aussi économiques qui, à trois jours du second tour des municipales, rejoint les propositions de la candidate sortante, Nathalie Appéré, alliée des écologistes.

C’est l’un des effets collatéraux de la crise sanitaire qui a frappé la France au cours de ces derniers mois : le gouvernement souhaite réduire la circulation aérienne qui maille l’ensemble du territoire nationale à partir des aéroports régionaux. Ce projet, conditionné au plan de sauvetage de la compagne Air France (7 milliards d’euros), vise à limiter, voir supprimer, les lignes courtes également couvertes par le TGV en moins de 2h30. Sur ces trajets, le train « décarboné » se substituerait donc à l’avion, plus polluant.

A Rennes, les vols à destination de Roissy-Charles de Gaulle sont directement visés par cette réorganisation. Ils pourraient même être rayés de la carte d’ici la fin de l’année : Le secrétaire d’Etat en charge du Transport Jean-Baptiste Djebbari n’a pas fixé de calendrier. Tut juste a-t-il annoncé, sur RTL, le coup d’envoi de discussion « au retour de l’été », assurant par ailleurs que « la suppression des lignes se ferait en concertation avec les Régions ».

Le « Rennes-Lyon » sauvé ?

La décision fait tousser l’association Des Ailes pour l’Ouest, qui milite de longue date pour un renforcement des structures et de la densité aériennes en bretagne et Pays de la Loire. Pour son président Guillaume Dalmard, ces deux territoires excentrés – et leurs habitants – sont sacrifiés par le gouvernement, au nom « d’un coup politique ».
Le projet de suppression de lignes intérieures met, selon lui, en péril l’avenir « des aéroports de Brest et Rennes qui réalisent une partie importante de leurs activités respectives sur ces courts-courriers, et pénaliserait un grand nombre d’entreprises locales déjà affaiblies par la crise sanitaire ».

A trois jours du second tour des municipales à Rennes, le sujet fait parler : Dans la droite ligne de sa stratégie verte, nouée avec ses partenaires écologiques, la maire sortante Nathalie Appéré a rappelé qu’elle ne souhaitait pas maintenir d’offre aérienne « sur des destinations couvertes par le TGV en moins de quatre heures ». Dans cette perspective, les rotations vers Roissy-Charles de Gaulle (un hub international) seraient condamnés. Mais pas forcément la ligne vers Lyon qui nécessite 5 heures de voyage en train.
La candidate socialiste a toutefois réitéré que « la fermeture de l’aéroport » n’est pas dans ses intentions.

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Journaliste de formation, j'occupe actuellement la fonction de rédacteur au sein du réseau des sites Internet de services aux entreprises du groupe Libbre. Je peux justifier d'une expérience de six ans dans la presse quotidienne angevine au sein de trois quotidiens : la Nouvelle République, Ouest-France puis le journal majoritaire en Maine-et-Loire : le Courrier de l'Ouest (2007-2009).

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