Indication Géographique Protégée pour le palet breton: « nous n’avons pas été associés! »

Interview: Pierre-Olivier Moy, responsable marketing des Biscuiteries de Pont-Aven et du Cap Sizun. Surprenant ! L’initiative de créer une Indication Géographique Protégée pour la galette et le palet bretons semble avoir pris de cours certains professionnels comme la Biscuiterie de Pont-Aven et de La Pointe du Raz. Cette ancienne maison explique n’avoir pas été associée à cette démarche. L’entreprise fabrique pourtant de manière artisanale des biscuits avec des produits 100% locaux . Elle possède une dizaine de magasins en Bretagne.

Entreprise-Rennes.com : vous expliquez n’avoir pas été associé à cette démarche, c’est surprenant ?

Pierre-Olivier Moy: Nous n’avons rien reçu, pas un coup de fil, pas une lettre, rien. Nous étions au courant de cette démarche depuis quelques temps. La préfecture du Finistère avait en effet dit son intention de mettre en place une Indication Géographique Protégée (IGP). Mais depuis, pas de nouvelle. A l’époque on avait fait venir TF1 pour expliquer combien cette démarche était intéressante pour nous et pourquoi cette IGP serait une bonne chose pour nos produits.

C’est-à-dire ?

Nos biscuiteries travaillent de manière artisanale. On est un peu les vieux dinosaures de la profession, on utilise encore du beurre de baratte, des œufs du cap sizun, des produis exclusivement locaux. Donc protéger notre fabrication avec une IGP nous paraissait une bonne chose.

Et vous n’avez pas été alerté donc, surpris ?

Absolument pas prévenu de cette démarche. Cela me surprend et me chagrine et je m’interroge : qui est derrière cette démarche et cette nouvelle association (la nouvelle association de promotion et de défense de la biscuiterie et patisserie bretonne, NDLR) ? Il y a des biscuiteries en Bretagne qui appartiennent à la Grande Distribution ou qui sont fournisseurs de la Grande Distribution. Je ne voudrais pas que cela ne soit qu’un coup de com…

Qu’allez-vous faire ?

Nous allons nous renseigner tous azimuts et envoyer un courrier avec AR pour savoir pourquoi nous n’avons pas été associés à cette démarche.

Sur le fond, c’est une bonne idée, la création d’une IGP ?

Excellente et nous souhaitons être complètement associés à cette initiative mais nous souhaitons d’abord connaitre le cahier des charges. Selon nous, l’origine géographique ne suffit pas à protéger nos produits. Savez-vous que l’on fabrique en Bretagne des biscuits avec de l’huile de palme. Il faut un cahier des charges très stricte. J’espère qu’il l’est.

Post author

Journaliste de formation, j'occupe actuellement la fonction de rédacteur au sein du réseau des sites Internet de services aux entreprises du groupe Libbre. Je peux justifier d'une expérience de six ans dans la presse quotidienne angevine au sein de trois quotidiens : la Nouvelle République, Ouest-France puis le journal majoritaire en Maine-et-Loire : le Courrier de l'Ouest (2007-2009).

Laisser une réponse