Essai clinique à Rennes : les trois erreurs reprochées à Biotrial

Selon le ministère de la santé, le laboratoire privé Biotrial (Rennes) est responsable de trois « manquements majeurs » dans la gestion de la crise provoquée par l’échec de l’essai thérapeutique qui a coûté la vie à un patient de 49 ans le 17 janvier dernier.

Un coin du voile s’est levé jeudi sur les circonstances du drame thérapeutique qui a causé la mort d’un patient de 49 ans, le 17 janvier dernier à Rennes, après l’absorption d’une molécule médicamenteuse en phase de test. Afin d’évaluer le degré de responsabilité du laboratoire privé Biotrial, autorisé par l’Etat à mener cet essai clinique sur plusieurs dizaines de patients volontaires et « sains », le ministère avait commandé un rapport auprès de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), laquelle a remis ses conclusions cette semaine à Marisol Touraine, en charge du dossier.

Pas de suspension

Quels éléments ressortent de ce prérapport d’enquête ? Lors d’une conférence de presse, la ministre a annoncé d’emblée que les faits examinés ne permettent pas, à l’heure actuelle, « d’identifier les causes exactes» de l’accident à l’origine de l’hospitalisation de six personnes, dont l’un, en situation de mort cérébrale, n’a pas survécu.

En revanche l’Igas émet plusieurs griefs à l’encontre du laboratoire dans « la conduite de l’étude et la gestion de la crise », bien que « la procédure a été intégralement respectée ». La police sanitaire relève « trois manquements majeurs »  qui ne justifient pas pour autant « la suspension à titre conservatoire de l’autorisation de conduire des essais thérapeutiques ». Est toutefois reproché à Biotrial de ne pas s’être « tenu suffisamment informé de l’état de santé des premiers volontaires hospitalisés», d’avoir « procédé le 11 janvier à l’administration de la molécule à d’autres volontaires, alors qu’un volontaire avait été déjà hospitalisé la veille », et de n’avoir signalé l’accident aux autorités « que le jeudi 14 janvier, soit quatre jours après l’hospitalisation (…) et trois jours après la décision d’interrompre l’essai ».

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Journaliste de formation, j'occupe actuellement la fonction de rédacteur au sein du réseau des sites Internet de services aux entreprises du groupe Libbre. Je peux justifier d'une expérience de six ans dans la presse quotidienne angevine au sein de trois quotidiens : la Nouvelle République, Ouest-France puis le journal majoritaire en Maine-et-Loire : le Courrier de l'Ouest (2007-2009).

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