Bretagne : que va faire Jean-Yves Le Drian ?

Pour les cadres du parti socialiste, la candidature de Jean-Yves Le Drian serait la seule capable de faire barrage à la vague bleue qui s’annonce en Bretagne lors des prochaines élections régionales.

Sur le bureau présidentiel, le dossier « Le Drian » doit encore ressembler à un casse-tête pour François Hollande. Que faire avec le ministre le plus populaire du gouvernement ? L’homme qui s’occupe de la Défense depuis 2012 bénéficie d’une bonne cote dans l’opinion, mais aussi sur le terrain auprès de ses principaux interlocuteurs, c’est-à-dire les militaires. Or, dans contexte international très tendu, et tandis que les troupes françaises restent engagées au Mali, en Irak et en Syrie, la nécessaire stabilité des rapports avec les états-majors semble imposer un devoir de continuité. Mais voilà, en France, il y a aussi des enjeux politiques, ceux représentés par les prochaines élections régionales. En Bretagne, où une vague bleue s’annonce, Jean-Yves le Drian ferait un excellent candidat pour le parti socialiste. Il a déjà dirigé la Région entre 2004 et 2012 et semble capable de mobiliser les électeurs de gauche. Le problème c’est qu’à Paris, le ministre breton est une valeur sûre et un des rares atouts au sein d’un dispositif gouvernemental chamaillé par les mauvais sondages. Il est, de surcroît, proche –humainement- de François Hollande.

En vertu des nouvelles règles de non-cumul, Le Drian ne pourra pas courir deux lièvres à la fois. S’il s’engage en Bretagne, il devra quitter l’Hôtel de Brienne, comme François Rebsamen a dû, l’été dernier, laisser le Châtelet pour retrouver son fauteuil de maire à Dijon.

Pour la ministre de la Fonction publique Marylise Lebranchu, elle aussi originaire de bretagne et membre du Conseil régional, la candidature de Jean-Yves Le Drian comme tête de liste, ne fait guère de doute : « Il y a une telle demande que je ne vois pas comment il ne peut pas y aller quitte à réfléchir à comment on gère la situation. Je pense que tout est possible, à une condition claire qu’on dise la vérité aux citoyens» a souligné la ministre à l’antenne de Public-Sénat.
Une dérogation, spécialement accordée par le gouvernement à Jean-Yves Le Drian, n’est pas totalement exclue, mais cette solution, qui serait assimilée à un traitement de faveur, rendrait le terrain glissant en Bretagne pour la liste PS, et serait sans doute mal comprise par les électeurs.

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