Cinq hommes, dont un habitant d’Ille-et-Vilaine, retransmettaient sur une plateforme en accès libre des matchs réservés à des chaines payantes. La note qu’il leur faudra rembourser aux diffuseurs officiels est salée. Du foot, du basket, du rugby…le programme était alléchant. Et surtout gratuit. Donc illégal. Car les droits de retransmission de l’immense majorité des événements sportifs professionnels sont aujourd’hui détenus par des chaines de TV à péage qui ne rentabilisent plus leur investissement à travers les seules ressources publicitaires. Sur internet, la pratique qui consiste à détourner ces images sur des plateformes en accès libre s’appelle le streaming. Entre 2014 et 2018, cinq « pirates » français s’y sont adonnés : l’un d’eux, 47 ans, est originaire d’Ille-et-Vilaine et habite près de Fougères. Ancien vendeur de photocopieuses, il s’était lancé en 2011 dans ce business qui lui aurait rapporté 230 000 euros, une somme tirée de la publicité en ligne. 9 des 30 sites qu’il gérait avec ses quatre associés jouissaient, en effet d’une forte audience dont les moteurs de recherche ont aussi fait leurs choux gras, soit 7,5 millions de visiteurs uniques sur une période de trois à quatre ans. Quelles pertes pour les diffuseurs ? Epinglés par la justice, et placés dans la collimateur des grands diffuseurs TV (dont Canal +, Bein Sport et RMC qui concentrent à eux seuls plus d’un milliard d’euros de droits relatifs à des évènements sportifs,), ces cinq acteurs du web avait comparu devant la Juridiction interrégionale spécialisée de Rennes (Jirs) il y a un an. Le breton, reconnu coupable de contrefaçon et de blanchiment aggravé, avait alors été condamné par les magistrats à un an de prison, dont six mois avec sursis. Des peines d’amende avaient également été prononcés à l’encontre des protagonistes, jusqu’à 20 000 euros (dont une partie, là aussi, avec sursis). Après ce volet pénal, assez sévère, est venu le temps des audiences civiles, encore plus spectaculaire puisqu’il s’agissait d’évaluer les pertes subies par les chaines de télévision : les trois médias réunis réclamaient la bagatelle de 91 millions d’euros de dommages et intérêts (plus un million d’euros au titre de leur préjudice moral). Ces montants ont été revus largement à la baisse par les juges : 6 980 000 € pour le préjudice matériel et 351 000 € pour le préjudice moral. Des sommes « punitives » que les prévenus n’ont « pas les moyens de rembourser » a déclaré leur avocate.

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L’arrêt prématuré du championnat au printemps dernier, combiné au retrait de Mediapro et à la seconde vague de la crise sanitaire qui affecte les recettes de billetterie ont ouvert un gros trou dans les finances du club breton. L’euphorie de la qualification en Ligue des Champions, la première dans l’histoire du SRFC, avait un goût amer. Elle fut la conséquence -indirecte – de l’épidémie de Covid-19 dont l’ampleur avait d’abord conduit les pouvoirs publics à vider les stades puis à annuler les matchs. A la fin du printemps, au moment où s’amorçait le déconfinement, les instances françaises de football ont enfoncé le clou en décidant de mettre un terme définitif à la compétition, qui n’a donc jamais repris, contrairement aux championnats allemands ou anglais. Pour le Stade Rennais, cet arrêt prématuré de la saison 2019/2020 a couté cher et pesé lourd dans la balance comptable: 20 millions d’euros au titre des recettes perdues en billetterie, revenus de sponsoring et autres rentrées de droits TV (à l’époque, c’était Canal + et Bein Sports qui abondaient). Une enveloppe de 20 millions grâce à la LDC A cette première ardoise, s’en est ajoutée une autre, deux fois plus grosse, malgré les espoirs fondés sur l’arrivée de Mediapro et son milliard d’euros promis pour la diffusion de la Ligue 1 : le retrait précipité de l’opérateur espagnol s’est ajouté aux affres de la seconde vague épidémique et les huis-clos en cascade qu’elle a imposés aux clubs dès le mois d’octobre. Au bout du compte, le président du club breton Nicolas Holveck anticipe un nouveau trou d’air de 40 millions d’euros sur l’ensemble de la saison, déficit qu’il décompose ainsi : 15 millions d’euros de perdus sur le seul poste « billetterie », et 25 millions en moins de droits TV (la LDC a rapporté au club 20 millions d’euros, un gain non négligeable mais minimal lié à l’élimination du club dès la phases de poules et à son maigre bilan sportif, un match nul pour cinq défaites). Lors d’une interview sur France Bleu, Nicolas Holveck a souligné que les finances du club étaient heureusement saines avant la crise, ce qui permettra sans doute d’amortir le choc de cette année noire. Il a précisé que de discussions étaient en cours avec l’actionnaire – la famille Pinault – afin de trouver un plan, définir un calendrier et des solutions pour épurer ces dettes cumulées.

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L’enveloppe allouée par l’UEFA aux bretons –éliminés dès le premier tour – est trois fois moins importante que celle du PSG. La première participation du Stade Rennais à la C1 ne se résumait pas qu’à objectif sportif. Il se combinait aussi à un enjeu financier, ce dernier paramètres découlant d’ailleurs, pour partie, du premier: à l’issue de la phase de poules conclue mercredi par une sixième journée de compétition, il apparaît que le très maigre bilan « comptable » du club breton (un match nul, cinq défaites) va peser sur le montant du chèque qui va lui être versé par les instances européennes. Son enveloppe, dévoilée jeudi, comme celle de ses deux homologues français engagés en Ligue des Champions (Paris Saint-Germain et Olympique de Marseille), va s’élever à 20,55 millions d’euros, six millions de moins que le club phocéen et plus de trois fois inférieur à la somme que va encaisser le PSG, seul qualifié pour les huitièmes de finale. Comment expliquer ces différences ? L’ensemble des gains liés à la LDC se décompose en plusieurs tranches à additionner : la plus grosse – la même pour l’ensemble des équipes alignées – correspond à la prime de participation (15,25 millions). La deuxième est calculée à partir des résultats enregistrés par chacun des clubs dans la compétition en cours, soit 2,7 millions par victoire et 900 000 euros par match nul). La troisième est liée à un classement UEFA reflétant, sur la base d’un capital de points, le niveau général des concurrents au regard de leurs parcours européens au cours des dix dernières années. La dernière, enfin, représente la part des droits TV et marketing. En vertu de ces règles, le chèque de 20,55 millions dont le SRFC sera bénéficiaires est constitué à 75% par la prime de participation. A ce socle, s’ajoutent 900 000 euros au titre du résultat nul partagé avec Krasnodar lors de la première journée de la compétition (1-1, le 20 octobre dernier). Avec deux victoires, les bretons auraient perçu 5 millions d’euros supplémentaires. Son classement UEFA (29ème sur 32) ne lui a rapporté « que » 4,4 millions d’euros. Pour rappel, la règle du huis-clos appliquée sur une grande partie des matchs en raison de la crise sanitaire, s’est soldée pour les clubs concernés –dont Rennes – par des pertes de recettes de billetterie (jusqu’à 5 à 6 millions d’euros).

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La société d’investissement Artémis gérée par la famille Pinault (Rennes) va participer à l’effort de reconstruction de la cathédrale parisienne ravagée par un incendie. L’ appel aux dons lancé par l’Etat suite au terrible sinistre qui a frappé Notre-Dame de Paris le 15 avril a trouvé un écho  dans le milieu des affaires : des grands noms du secteur du luxe à la française n’ont pas tardé à se manifester, le soir-même de la catastrophe, pour annoncer leur volonté de participer à l’entreprise de reconstruction de la charpente de l’édifice religieux, détruite en quelques heures par un feu parti des combles. Après LVMH, qui a promis de verser 200 millions d’euros de dons,  la famille Pinault, dirigeante du groupe Kering, débloque à son tour 100 millions d’ euros via sa société d’investissement Artémis. Dans un communiqué, le président de cette holding familiale, le rennais d’origine François-Henri Pinault, a faire part de sa volonté de « redonner vie au plus vite à ce joyau de notre patrimoine », évoquant « une tragédie qui frappe tous les Français et bien au-delà toutes les personnes attachées aux valeurs spirituelles ». Propriétaire du Stade Rennais Artémis est le portefeuille d’actifs qui constituent l’empire économique édifié par François Pinault (en photo), 82 ans aujourd’hui, troisième fortune de France et collectionneur reconnu d’oeuvres d’art. L’homme d’affaires, qui avait repris la scierie bretonne de son beau-père dans les années 1960, s’était lancé trente ans plus tard dans l’industrie de luxe avec le rachat de la maison de confection italienne Gucci, première étape d’une opération qui visait à faire de la marque Pinault-Printemps-Redoute la premier concurrente de son compatriote Bernard Arnault, l’autre leader mondial du secteur, alors à la tête de LVMH. Depuis 1998, François Pinault est également propriétaire du Stade Rennais Football Club. Outre Gucci, le groupe, rebaptisé Kering en 2013 et désormais dirigé par François Henri Pinault, fils du fondateur, détient Yves Saint Laurent, Puma, Volcom, Boucheron, Bottega Veneta ou encore Alexander McQueen. Après l’incendie de Notre-Dame, le président de la République Emmanuel Macron avait annoncé le lancement d’une «souscription nationale» pour restaurer le monument. Le lendemain, dans aune allocution télévisée, le Chef de l’Etat a fixé un délai de cinq ans pour mener à bien ce lourd chantier.

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Objet du litige : une « nettoyeuse » dont l’inventeur estime s’être fait souffler les droits d’exclusivité par l’entreprise. C’est un procès peu banal qui attend prochainement le gestionnaire du métro rennais devant les juges du tribunal de grande instance de Paris. Le contentieux, déclenché par un des salariés de l’entreprise, ne porte pas sur une question relative au droit du travail, mais sur un conflit de propriété industrielle liée à l’utilisation d’une machine à nettoyer les rails. Dans ce dossier inédit, 25 millions d’euros sont en jeu, le prix que le plaignant, un quinquagénaire affecté depuis une quinzaine d’années à l’entretien et la maintenance des voies souterraines, réclame à son employeur en réparation de la déloyauté dont ce dernier aurait fait preuve à son égard. L’histoire, rapportée par Ouest-France, démarre en 2001 lorsque Jean-Michel Lerussé, un ancien chauffeur de bus, est recruté par Keolis Rennes. Sa mission : veiller au bon fonctionnement de la ligne A qui vient d’ouvrir au public. Le gros de son travail consiste surtout à tenir les voies en bon état de propreté afin d’éviter que l’agglutinement de résidus de graphite n’entraîne des courts-circuits dans l’ensemble de l’installation électrique. 1 000 heures d’effort manuels sont nécessaires en raison d’un équipement rudimentaire qui se résume, pour lui et ses six autres collègues, à un seau rempli d’eau, un savon et une brosse. Divulgation fautive ? Assez vite, l’agent de maintenance réfléchit à un procédé de nettoyage capable de lui simplifier la tâche. Sa formation initiale de mécanicien le sert beaucoup dans l’élaboration de ce nouveau projet : les expériences que ce fin bricoleur réalise chez lui, pendant ses heures de repos, l’amène à construire une ébauche de voie de métro sur laquelle il teste « un premier prototype équipé de buse à haute pression fixé à l’avant du train de maintenance. » Or, il s’avère que sa machine, utilisée en situation réelle, « permettait de traiter 350 m de voie par nuit contre 100 m auparavant et avec un résultat bien meilleur ». Dix ans plus tard, il la perfectionne encore, au point d’accroître son rendement et sa capacité de lavage jusqu’à « 500 mètres ». Lui vient alors l’idée de déposer un brevet de propriété industrielle qui lui assurerait des droits exclusifs sur son invention. Or, selon son avocat, l’employeur le prend de vitesse et divulgue publiquement les caractéristiques de la machine, rendant caduque toute forme de procédure de protection juridique. Jean-Michel Lerussé décide donc d’attaquer en justice et constitue un volumineux dossier qui, chiffes à l’appui, cherche à évaluer les gains économiques dont Keolis a su tirer profit depuis la mise en service de la nettoyeuse . La poursuite engagée à l’encontre de l’entreprise repose sur les qualifications suivantes : « violation du devoir de confidentialité de l’employeur, divulgation fautive de l’invention et appropriation et exploitation par Keolis de l’invention ». Les juges lui donneront-ils raison ? L’affaire sera examinée le 20 novembre prochain devant la 3e chambre du tribunal de grande instance de Paris.

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Cette nouvelle structure remplacera la vieille piscine de Villejean, trop coûteuse à agrandir et rénover. Un projet de nouvelle piscine émerge à Rennes : la candidate Nathalie Appéré s’y était engagée lors de la dernière campagne des Municipales, coupant court à l’hypothèse d’un agrandissement ou d’une rénovation – jugés trop coûteux – du vieil équipement de Villejean, presque cinquantenaire. L’idée était donc de repartir sur d’autres bases, dans le même quartier : une nouvelle structure va donc voir le jour, au sud du parc de Berry, sur l’emprise actuelle du terrain de football. Il s’agira davantage d’un centre aqualudique qu’une piscine traditionnelle. Lundi, l’Adjoint délégué aux Sports Frédéric Bourcier a défini les contours et le calendrier de ce programme assez ambitieux : les rennais devront se montrer patients car, en l’état, le démarrage des travaux ne serait prévu qu’au début de l’année 2024, et la livraison de l’équipement pas avant 2026. Un grand bassin de 300 m² Le montant de l’investissement, encore prévisionnel, s’élèverait à quelque 24 millions d’euros. A la clé, la Ville compte réduire de 20% par mètre carré de bassin la consommation d’énergie de ce bâtiment par rapport à l’ancien, grâce notamment à l’utilisation de matériaux biosourcés, l’installation de panneaux photovoltaïques et un recyclage des eaux de vidange. A l’intérieur, un bassin polyvalent de 300 m² sera aménagé. Il sera flanqué d’une pataugeoire de 50 m² pour les enfants. L’ensemble sera complété par deux toboggans tubés et de deux espaces de jeux aquatiques – des splash pad – l’un de 100 m2 à l’intérieur, l’autre à l’extérieur (avec un pentagliss, quatre autres toboggans ouverts et un solarium). Les adeptes de la natation plus sportive ne seront pas en reste : un bassin 25 mètres sur 15 leur sera proposé avec six couloirs pour effectuer des longueurs. Cette nouvelle piscine ouvrira une offre loisir « aux familles du quartier, et notamment à celles qui ne peuvent pas partir en vacances l’été » précise Frédéric Bourcier qui souhaite prioritairement cibler ce public défavorisé. A ce jour, Rennes compte quatre piscines. Insuffisant aux yeux de certains pour répondre à l’ampleur de la demande d’un territoire urbain comme Rennes : « sans la crise sanitaire, l’ensemble de nos structures aurait enregistré un pic supérieur à un millions d’entrées » signale d’Adjoint aux Sports. Pour rappel, un autre projet de piscine est en cours dans le périmètre de Rennes Métropole : il devrait sortir de terre à Pacé, dans le cadre d’une coopération intercommunale porté par le Sivu, un syndicat qui regroupe notamment les municipalités de Montgermont, Le Rheu, L’Hermitage, Saint-Gilles et La Chapelle-Thouarault.

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